A l’occasion de la Nuit de la lecture 2022, et de la publication d’une nouvelle anthologie de la correspondance de Gustave Flaubert : La Passion des Lettres, correspondance choisie 1839-1880, établie par Élisabeth Brunet, libraire-éditeur amateur de Flaubert, L’Hôtel Littéraire Gustave Flaubert, L’Association des Amis de Flaubert et de Maupassant et la Librairie Élisabeth Brunet,vous convient à une soirée de présentation de ce florilège avec Élisabeth Brunet et Yvan Leclerc et à une séance de lectures spontanées par l’assistance.
À rebours de ses oeuvres, Flaubert s’abandonne dans sa correspondance à une plume rapide, chaleureuse, volontiers exubérante. Qu’il écrive à George Sand ou à sa nièce, à Victor Hugo ou à Louise Colet, l’oncle Parain, Bouilhet ou à Baudelaire, il laisse libre cours à sa verve ou à son humeur, à sa tendresse, son esprit, comme à ce qu’il appelait son Hénormité. Les quatre cent quarante missives retenues (un dixième de l’ensemble connu), lettres fortes ou billets plus modestes, permettent de comprendre l’homme privé, ermite à Croisset, plus mondain à Paris, et l’observateur qui fustige la bêtise de son époque. Nulle part ailleurs Flaubert ne se montre si entier.
Choix d’amateur pour les amateurs (à l’heure où le curieux qui veut tout lire, le peut) de lettres inépuisables, à l’esthétique développée, affinée selon le correspondant, et au principe intangible, « tout pour l’Art, le Beau, le Vrai ». Lettres qui déroulent le vivant atelier de l’oeuvre en cours ou des oeuvres projetées, voire rêvées. Lettres qui tracent le portrait d’un artiste par lui-même, âme sensible qui ressent, pressent, voit tout, mieux que quiconque et l’exprime de façon si fine, si aigüe, si nourrissante que chacun y trouve réconfort et « substantifique moelle ».
« Ne lisez pas, comme les enfants lisent, pour vous amuser, ni comme les ambitieux lisent, pour vous instruire. Non. LISEZ POUR VIVRE. » (Lettre à Marie-Sophie Leroyer de Chantepie, Croisset, 6 juin 1857).