Entre mai et juillet 1847, Gustave Flaubert et son ami Maxime Du Camp parcourent la Bretagne « sacs au dos et souliers ferrés aux pieds ». Ce voyage d’environ 100 km, effectué dans des conditions parfois difficiles, est pour Flaubert « une fort jolie excursion ». Il découvre « la mer ! le grand air, les champs, la liberté, j’entends la vraie liberté, celle qui consiste à dire ce qu’on veut, à penser tout haut à deux, et à marcher à l’aventure en laissant derrière vous le temps passer sans plus s’en soucier que de la fumée de votre pipe qui s’envole ».
Le texte de Flaubert est empreint d’un certain lyrisme, d’un panthéisme qui se retrouvera dans d’autres œuvres. Foisonnant de descriptions sur les paysages, les gens, l’architecture ou l’archéologie celtique, il lui apparaît comme « un rude exercice ». Pour la première fois il est confronté à la difficulté d’écrire. Les deux amis se partagent la rédaction de leur récit de voyage ; Maxime Du Camp rédige les chapitres pairs, Flaubert les chapitres impairs. Les textes de Du Camp paraissent à partir d’avril 1852 dans la Revue de Paris, ceux de Flaubert paraîtront, à titre posthume, à partir de 1881 chez Charpentier.
Les bonnes éditions contemporaines donnent le récit complet, en publiant tous les chapitres.